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L'ARTEMISIA

Les expertises africaines en matière de santé sont nombreuses, mais le déséquilibre mondial des connaissances et la répartition de celles-ci se fait en faveur des pays occidentaux où la diaspora africaine est présente en grand nombre. En plus d’une pénurie de ressources humaines en santé sur le continent, il existe peu de liens entre les diasporas et les ressources humaines locales.

Depuis les temps anciens, la médecine recourt aux plantes pour dispenser des soins. En Afrique, médecine traditionnelle et médecine dite moderne cohabitent sans pour autant profiter mutuellement des bienfaits qu’une coopération à large échelle pourrait leur apporter.

En organisant ses « Conférences Santé », La Maison de l’Afrique souhaite agir pour que la production scientifique africaine soit davantage valorisée, en favorisant les échanges et connexions entre les experts.

Convaincue des enjeux sanitaire et économique de la culture des plantes médicinales en Afrique, La Maison de l’Afrique accompagne les initiatives porteuses d’opportunités d’investissement, pour aider les populations locales à tirer plus de bénéfices des plantes médicinales disponibles et réduire la dépendance aux produits importés.

Quelques plantes africaines aux propriétés médicinales : 
 

  • Arbre Neem aux propriétés antifongiques, antibactériennes, antivirales et antihelminthiques

 

  • Arbuste Moringa Olifeira aux feuilles très riches en protéines, vitamines et minéraux, aide à renforcer le système immunitaire. Ses nutriments contribuent notamment à ralentir l’avancée de la maladie chez les patients atteints du SIDA. En plus de ses vertus thérapeutiques, elle contient un floculant naturel utilisé dans le traitement des impuretés des eaux, afin de faciliter leur consommation.

 

  • Nepeta cataria est un puissant répulsif anti-moustique.

 

  • Philantus amarus est couramment utilisé en médecine traditionnelle dans le traitement des affections de la sphère hépatique.

 

  • Buisson d’Artemisia afra dont les tiges et les feuilles séchées, broyées et utilisées en tisane soignent le paludisme, la bilharziose, la tuberculose et l’ulcère de Buruli.

ANALYSE SECTORIELLE DES PLANTES MEDICINALES D’AFRIQUE

Focus sur l’Artemisia

LA DIMENSION DU MARCHE DES PLANTES MEDICINALES ET LES GRANDES TENDANCES

Selon les statistiques de l’OMS, 3 milliards de personnes vivent en zone impaludée et 228 millions de cas ont été dénombrés en 2018, dont 93 % vivant en Afrique. Le paludisme tue en moyenne 405.000 personnes par an dont 70 % sont des enfants de moins de 5 ans. La dimension du marché local ne se pose donc pas.

Pour ce qui est du marché international, l’exportation des plantes médicinales se fait le plus souvent à l’état brut et ce secteur est en constante expansion en raison de la forte demande mondiale. L’Afrique est après la Chine, le 2èmeexportateur mondial de plantes médicinales.

Fabrication de médicaments

LES SECTEURS CONSOMMATEURS

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LES PRINCIPAUX PAYS DEMANDEURS DE PLANTES MEDICINALES DANS LE MONDE

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LES PRINCIPAUX FOURNISSEURS MONDIAUX DE PLANTES MEDICINALES

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LE ROLE D’ACCOMPAGNEMENT ET D’ENCADREMENT DES ASSOCIATIONS ET ONG

Il existe à l’échelle internationale et nationale de nombreuses initiatives de soutien à la médecine naturelle à base de plantes médicinales des tropiques. Elles visent toutes les mêmes objectifs d’aide aux populations locales pour leur permettre de bénéficier des plantes médicinales disponibles sur place.

Elles jouent également un rôle d’encadrement et de soutien à :

  • La culture des plantes médicinales et le développement de jardins médicinaux ;

  • Les activités des tradipraticiens, qui élaborent et prescrivent ces remèdes à leurs patients ;

  • La reconnaissance par les autorités sanitaires de leur pays de la médecine naturelle et leur intégration dans les politiques de santé publique ;

  • L’emploi local dans les espaces de cultures ainsi que sur toute la chaîne de valeur de la transformation des produits récoltés ;

  • Une communication efficace à travers un vaste réseau d’acteurs pour le partage des expériences et savoir-faire.

L'ARTEMISIA

L’Artemisia, c’est le nom de genre (devenu terme générique) de deux espèces végétales de la famille des Astéracées : Artemisia annua et Artemisia afra. Elles possèdent des propriétés médicinales, car utilisées depuis des siècles respectivement en Chine et en Afrique pour prévenir et soigner le paludisme.

Elles contiennent des centaines de principes actifs dont des phytostérols, des flavonoïdes, des huiles essentielles, l’artémisinine (Artemisia annua), l’arginine, le gallium.

En 2015, le prix Nobel a été attribué à la chinoise Youtou Tu, pour la découverte de l’artémisinine, extraite de l’Artemisia annua et principal constituant des médicaments recommandés par l’OMS (ACT, Artésunate, Artéméther…) pour guérir du paludisme.

Malgré des siècles d’utilisation, ces plantes continuent de faire la preuve de leur efficacité dans le traitement du paludisme, sans aucune toxicité ni effets secondaires.

Une étude clinique réalisée aux normes de l’OMS en 2015 par l’association La Maison de l’Artemisia, montre que l’utilisation de la plante entière est une polythérapie très supérieure au traitement par la seule molécule dérivée de l’artémisinine actuellement recommandée.

ATTRACTIVITE DE L’INVESTISSEMENT DANS LA CULTURE DE L’ARTEMISIA

Les producteurs d’Artemisia sont très organisés grâce à La Maison de l’Artemisia et sont en position de force car l’offre n’arrive pas à couvrir la demande ; et cela sans le soutien effectif des autorités politiques et sanitaires en faveur des plantes médicinales et de la médecine traditionnelle.   

Le pouvoir de négociation des consommateurs est faible devant l’organisation de la filière qui assure une qualité aux produits et l’unicité des prix pratiqués.

Des contraintes règlementaires existent, malgré la signature par les Pouvoirs Publics de certains États Africains, de textes pour intégrer dans les programmes de santé les plantes médicinales. Des partenariats avec les ministères et les Programmes Nationaux de Lutte contre le Paludisme ont été noués dans les pays où sont installées les Maisons de l’Artemisia. Beaucoup reste encore à faire sur les normes applicables à la fabrication de ces médicaments.

Les solutions actuelles utilisées dans le cadre de la lutte contre le paludisme ont montré leurs faiblesses, qu’il s’agisse des médicaments quinine, ACT, Malarone dont les résistances et effets secondaires sont importants, difficile d’accès pour les faibles revenus, et bien souvent contrefaits. Des résistances sont également constatées avec les moustiquaires imprégnées. Tout cela montre bien l’attractivité de ce marché et la faiblesse de la force de la concurrence intra-sectorielle.

Les menaces de nouveaux entrants dans ce secteur sont quasi inexistantes pour le moment, en attendant la mise au point d’un vaccin qui pourrait constituer le produit de substitution.

ATTRACTIVITE DE L’INVESTISSEMENT DANS LA CULTURE DE L’ARTEMISIA

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World Health Organization (WHO), à travers sa stratégie 2014-2023 affirme que « la médecine traditionnelle dont la qualité, la sécurité et l’efficacité sont avérées, participe à la réalisation de l’objectif d’un accès aux soins universels et qu’elle aidera les responsables de la santé à développer des solutions qui participent d’une vision plus large, favorisant l’amélioration de la santé et l’autonomie des patients ».

En effet, après avoir longtemps combattu la médecine traditionnelle, les experts scientifiques s’accordent à reconnaître la valeur et l’efficacité des traitements par les plantes dont les principes actifs entrent dans la composition des médicaments modernes.

Dès lors, la culture des plantes médicinales et précisément de l’Artemisia, peut représenter, à l’instar des matières premières agricoles, une opportunité d’investissement.

Cultiver ces plantes c’est assurer leur disponibilité en qualité et leur protection au-delà des revenus que leur exploitation est susceptible de générer.

Le pouvoir de négociation des consommateurs est faible devant l’organisation de la filière qui assure une qualité aux produits et l’unicité des prix pratiqués.

Des contraintes règlementaires existent, malgré la signature par les Pouvoirs Publics de certains États Africains, de textes pour intégrer dans les programmes de santé les plantes médicinales. Des partenariats avec les ministères et les Programmes Nationaux de Lutte contre le Paludisme ont été noués dans les pays où sont installées les Maisons de l’Artemisia. Beaucoup reste encore à faire sur les normes applicables à la fabrication de ces médicaments.

Les solutions actuelles utilisées dans le cadre de la lutte contre le paludisme ont montré leurs faiblesses, qu’il s’agisse des médicaments quinine, ACT, Malarone dont les résistances et effets secondaires sont importants, difficile d’accès pour les faibles revenus, et bien souvent contrefaits. Des résistances sont également constatées avec les moustiquaires imprégnées. Tout cela montre bien l’attractivité de ce marché et la faiblesse de la force de la concurrence intra-sectorielle.

Les menaces de nouveaux entrants dans ce secteur sont quasi inexistantes pour le moment, en attendant la mise au point d’un vaccin qui pourrait constituer le produit de substitution.

UNE MAISON DE L’ARTEMISIA, C’EST QUOI ?

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La Maison de l’Artemisia est une association humanitaire française créée en 2012 (Loi 1901) de lutte contre le paludisme par l’Artemisia, à destination des populations les plus vulnérables du Sud.

Elle a deux missions :

  • Accélérer les recherches sur la tisane d’Artemisia, traitement ancestral contre le paludisme

  • Encadrer sa diffusion raisonnée dans les pays impaludés. Les Maisons de l’Artemisia, pôles de compétences locaux, coordonnent la connaissance et la diffusion de la plante.

Les Maisons de l’Artemisia sont des pôles de compétences pluridisciplinaires, chargés d’encadrer la diffusion raisonnée de l’Artemisia dans les pays impaludés selon une charte éthique (écologiquement, économiquement et socialement responsables).

Selon les règles de la charte éthique, les équipes des Maisons de l’Artemisia organisent :

  • Des filières, véritables chaînes de valeur et soutiens aux acteurs à tous les niveaux de la production à la distribution (cueillette, pépinières, cultures, entretien, conservation, conditionnement, commercialisation, vente),selon les principes de l’économie sociale et solidaire ;

  • Des formations agronomiques et médicales selon les données acquises de la science ;

  • Des sensibilisations des populations vulnérables et éloignées des centres de santé ;

  • Une véritable communication commune au sein de son réseau ;

  • Un plaidoyer auprès des autorités locales et nationales.

CHIFFRES CLES

  • 1 ha => entre 10 000 et 20 000 plants => en moyenne 4 tonnes de plantes sèches => 100 000 traitements

  • 1 sachet 40 g de tisane => 1 traitement curatif (5 g de feuilles et tiges séchées dans 1 L d’eau bouillante) par jour => 2 € 

  • Nombre d’employés / ha => 3

  • 1 Maison de l’Artemisia peut manager un réseau de producteurs sur 5 ha => 500 000 bénéficiaires potentiels

  • Investissement pour 1 Maison de l’Artemisia => entre 10 et 50 K€

  • Dans le modèle de coopérative, la sous-traitance permet à une Maison de l’Artemisia de rentabiliser d’avantage ses investissements liés à la transformation et de créer plus d’emplois tout en étant aussi rentable 

  • Autonomie financière en 3 ans

EXEMPLE DE LA COTE D’IVOIRE 

  • Entre 2015 et 2020 : création de 9 Maisons de l’Artemisia (MdA)

  • Poursuivre le développement pour avoir 1 Maison de l’Artemisia par région, soit 15 dans le pays.

  • Chaque Maison de l’Artemisia peut gérer un réseau de producteurs de 5 ha.

  • La Côte d’Ivoire compte 24 millions d’habitants et 4 millions de cas de paludisme sont répertoriés chaque année.

  • Avec 75 ha, la production de tisane est d’environ 300 tonnes, soit 7,5 millions de bénéficiaires potentiels => la population ivoirienne aurait un accès à un traitement local, sûr, efficace et peu coûteux. Et ce sans rentrer en concurrence avec les terres agricoles nourricières.

Sources et références :

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